Les premiers pas d'une grande exploration

Quito – 13/01/2012 – 17.05 heure locale

Le 09 janvier dernier je m’envolais vers l’inconnu à la recherche d’un je ne sais quoi. Les voyages forment la jeunesse dit on et pourtant c’est au moment de partir que l’on se rencontre de ce que l’on laisse derrière soi. Parents, amour, ami, quelque soit la valeur de nos sentiments ils apparaissent limpides à l’instant de partir loin.

Á l’instant où j’écris je commence cette nouvelle vie d’un an que je me suis imposé. La peur laisse place peu à peu à l’excitation de la découverte. Les yeux bien ouverts, j’ouvre mon âme à la beauté du monde qui entoure chaque être dès la minute où nous avons ouvert les yeux. En ce sens l’inconnu frappe à ma porte et je m’apprête à lui ouvrir.

Ces quelques jours d’acclimatation m’ont permis de faire connaissance avec Quito. La ville a été bâtie de façon surprenante. Étendue plutôt que concentrée, elle se positionne au sein d’une vallée entourée de montagnes volcaniques. La pollution y est importante de même que les inégalités sociales ce qui en fait une place forte des vols en tout genre. Première recommandation donc, vérifier ses poches régulièrement et ne pas se laisser avoir par les beaux parleurs qui sont là pour attirer l’attention.

La ville gravite autour de deux centres d’importance : le Quito colonial et le Quito moderne.

Le Quito colonial, datant de la conquête espagnole, est absolument fabuleux. S’y perdre devient nécessaire afin de comprendre au mieux les influences de cette ville, ou plutôt du pays. Car de fait l’histoire a encouragé le melting pot de Quito. Blancs et Indiens ont cohabité, non sans souffrances et violences, pour donner naissance à une population très riche en diversité.

Pour admirer les deux ambiances de Quito (je ne connais pas bien le Quito moderne pour l’instant), deux point de vue exceptionnels sont à faire absolument : El Panecillo et la Basilica.

El Panecillo est le point de vue de Quito le plus haut au sommet du quel trône une gigantesque Vierge ailée qui garde un œil maternelle sur la ville.

La Basilica est la plus grande cathédrale de Quito, construite en style gothique et qui recèle de splendides vitraux. Mais le spectacle le plus incroyable reste sans aucun doute la montée sur le clocher. Un escalier, un pont de bois, puis une succession d’échelles escarpées donne à la montée une allure d’autant plus excitante. En arrivant là haut un souffle inconnu me pris aux tripes. Devant mois s’étalait la beauté des paysages andins comme un appel de la nature me tendant les bras pour m’inviter à la suivre.

Mais l’expérience se renouvela une seconde fois lorsque, partis visiter la Mitad del Mundo (l’endroit où l’Équateur coupe la planète en deux), nous fîmes une promenade sur les flancs du volcan Pululahua. Le paysage s’offrant à moi fut d’une beauté à couper le souffle. Apparemment l’un des deux seuls cratères à être habité dans le monde, le Pululahua s’offrait en spectacle à mes yeux encore novice. Pendant quelques instants j’avais l’impression d’être happé par l’immensité du monde, et envahi par la sérénité, je plongeais tête la première dans un havre de paix intérieure. Je me souvenais alors d’une phrase intéressante écrite par Sylvain Tesson dans son livre Les Forêts de Sibérie (Ed. NRF Gallimard, 2011) :

"Un monde obsédé par l’image se prive de goûter aux mystérieuses émanations de la vie"